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Près de Nice, un centre commercial rouvre grâce à une faille juridique
information fournie par Le Figaro 02/03/2021 à 17:26

À Cagnes-sur-Mer, Polygone Riviera estime que les textes concernent les centres commerciaux fermés, non ceux à ciel ouvert. La préfecture n'a pas encore réagi.

Les acteurs économiques recourent parfois à des trésors d'inventivité pour survivre. À partir de ce mardi, et jusqu'à la fin du mois de mars, un centre commercial de 70.000m2 a décidé de rouvrir ses portes, malgré les restrictions sanitaires. Et ce, de manière tout à fait légale, en jouant sur une subtilité des textes.

Situé à Cagnes-sur-Mer, à deux pas de Nice, le centre Polygone Riviera avait fermé ses portes le 23 février, au moment de l'annonce de mesures sanitaires supplémentaires pour faire face à l'explosion des contaminations dans cette région. Mais, après lecture de l'arrêté préfectoral, il « rouvre ses portes dès [aujourd'hui], mardi 2 mars, du lundi au vendredi à partir de 9h jusqu'à 18h », indique-t-il sur ses réseaux sociaux. Un revirement rendu possible grâce à l'exploitation d'une faille juridique.

En théorie, les centres commerciaux de plus de 20.000m2 sont fermés sur le territoire national. Seuls certains magasins précis peuvent accueillir du public à l'intérieur. Et, dans les Alpes-Maritimes, depuis un arrêté pris en février, « les commerces et ensembles commerciaux de plus de 5000m2 et de moins de 20.000m2 de surface utile commerciale [...] ne peuvent accueillir du public ».

Mais, à Cagnes, Polygone Riviera estime que « l'analyse juridique de ces textes montre que cet arrêté ne concerne que les centres commerciaux fermés et ne s'applique pas aux centres à ciel ouvert ». Le centre ajoute avoir informé samedi la préfecture qu'il rouvrira ses portes, ce mardi, exception faite de deux magasins, Printemps et Primark, dont la surface dépasse les 5000m2. « Nous n'avons pas eu de contre-indication, précisait le patron du centre, Hugo Rey, à Nice Matin. Nos services juridiques sont formels : le texte de l'arrêté ne laisse planer aucun doute. Comme une rue commerçante à ciel ouvert, nous pouvons continuer de travailler », se réjouissait le représentant.

Bataille pour la réouverture

Début février, Bercy précisait de son côté que « les zones commerciales, parcs d'activité et villages de marques où la circulation du public entre les commerces intervient en extérieur ne sont pas concernés [par les restrictions] et peuvent rester ouverts ». À l'inverse, « les bâtiments de plus de 20.000 m 2 cumulés reliés par des allées closes et couvertes de ces zones doivent fermer ». Ce qui ne comprend donc pas les centres à ciel ouvert.

Contactée, la préfecture des Alpes-Maritimes ne nous a pas encore répondu. Mais Polygone n'est pas le seul à agir : à Nice, le centre Nice Valley, lui aussi à ciel ouvert, a emboîté le pas de son concurrent de Cagnes, en rouvrant ses portes à partir de ce mardi. Certaines boutiques, dont Conforama, sont toutefois fermées.

La fréquentation dans le centre Polygone risque cependant d'être pénalisée par une combinaison de facteurs. D'abord, les clients pourraient ne pas être au courant de la réouverture et craindre une éventuelle contamination en se rendant sur place. La direction du centre assure de son côté mettre « tout en œuvre pour assurer la meilleure qualité d'accueil dans ces circonstances exceptionnelles », en respectant l'ensemble des préconisations en vigueur. Le centre a notamment choisi d'instaurer une jauge d'accueil dans l'ensemble du lieu, faisant baisser son nombre de clients maximum de 9000 à 4000 personnes. Des « médiateurs Covid » interviennent également dans les magasins et les allées du centre.

De plus, Primark et le Printemps, des boutiques attirant du monde en temps normal, resteront fermées, ce qui pourrait rebuter certains clients. Cet épisode souligne la bataille de ces établissements pour reprendre leur activité : certains centres à ciel ouvert sont déjà entrés en conflit avec les exécutifs locaux, en exigeant leur réouverture. C'est notamment le cas du Polygone Béziers, qui critiquait cette mesure fin janvier et qui a pu rouvrir grâce à une décision du tribunal administratif, début février.

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